P9 - Église de San Nicolao

Haute-Corse

Restauration des couvertures, façades et des décors intérieurs de l'église de San Nicolao (hors clocher)

Ville / Département : San Nicolao/ Haute-Corse
Maîtrise d'ouvrage : Commune de San Nicolao
Maîtrise d’œuvre : Arkepolis puis Kapaa
Mission : Maîtrise d’œuvre complète
Équipe (et rôle de chacun dans l’équipe) : Jean-Manuel Paoli (architecte du patrimoine)
Performance énergétique : à compléter
Durée de l'opération : à compléter
Durée du chantier : à compléter
Année de réception : 2021
Montant HT Travaux : 720 000 €

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Programme de l'opération (ou description du projet) :

Historique

Construite à l'écart du village au XVIIe siècle, l’église Saint-Nicolas compte parmi les plus grands édifices baroques de Corse.

Le décor intérieur date en partie de cette époque mais c’est au XIXe siècle qu’intervient le peintre bastiais Aloysius (ou Luigi) Polleri, né à Gênes ; il réalise les décors peints de la voûte du chœur en 1812 et ceux de la nef en 1825/1829. Son décor vient partiellement recouvrir des décors anciens, en particulier dans les chapelles.

Les deux chapelles face à face qui précèdent le chœur étaient autrefois éclairées par une fenêtre cintrée épaulée par deux fenêtres rectangulaires ; ce groupement de trois baies rappelle la serlienne (ou fenêtre palladienne). Les fenêtres rectangulaires étaient murées et peintes en trompe l’œil à l’intérieur.

Par un acte de 1679, on découvre que les stucateurs Giovan Maria Friscione et Anton Pietro Sisco sont les auteurs des décors des deux chapelles.

La restauration extérieure

Première tranche : mise hors d’eau de l’édifice (réfection des façades, révision des couvertures, traitement de l’humidité) et missions complémentaires (étude des décors et du mobilier intérieur, des décors des façades, mesures d’humidité et analyses des pierres).

Des recherches ont été effectuées pour connaitre les couleurs anciennes de la façade principale :

La couleur jaune, teinte moderne, qui couvre communément les églises Corses depuis plusieurs décennies, est une mauvaise interprétation des couleurs visibles sur de nombreuses églises : ce sont des dépôts de poussières du Sahara qui viennent régulièrement couvrir et jaunir les façades.

Sous ce dépôt, on trouve un badigeon de chaux blanche.

Bien que le rapport de l’étude conclu à une polychromie avec « une façade jaune pâle ocrée avec des éléments proéminents différenciés par une couleur jaune plus sombre », les recherches complémentaires nous ont permis de conclure que la façade, parties planes, était d’un blanc de chaux légèrement pigmenté par de l’ocre et du tuf tamisé tandis que les modénatures étaient blanches sans ajout de pigments.

La façade a été repeinte selon deux teintes : blanc cassé sur les modénatures et blanc légèrement ocré sur les parties planes suivant le nuancier NCS :

  • blanc cassé S 0300 N  pour les parties décoratives (pilastres, chapiteaux, corniches, moulures etc.).

  •  Entre S 1002-Y 50 R et S 1002 -R pour les parties plates.

La coloration des façades NORD et SUD : les prélèvements indiquent un enduit naturel avec des particules siliceuses et ocrées dispersées dans la masse. Nous avons ensuite une couche de finition teintée naturellement

Les statues monumentales en ronde-bosse des saints Nicolas et Pierre ont été restaurées avec les polychromies visibles.

La restauration intérieure

Le parti général de restauration est de conserver l’homogénéité de l’intervention du peintre Polleri, mais de retrouver dans la mesure du possible les décors des chapelles du XVIIe siècle dont la qualité du stuccolustro (enduit lustré imitant le marbre) est remarquable.

Restauration du chœur :

Dégagement des décors des parois et de la voûte avec consolidation et restauration des décors du peintre Polleri

Sur le maître autel, dégagement et restauration du stucco lustro

La chapelle de la Remise du Rosaire au Nord

La voûte de la chapelle comme les deux lunettes sont peintes en grisaille d’un décor en trompe l’œil de style gothique. Ce décor, œuvre de Gherardo Gherardi, peintre actif en Corse à partir de 1850, n’a pas encore été restauré tandis que les parois ont retrouvé le décor du XVIIe siècle.  Sous le placage en marbre de l’autel a été mis au jour une cuve du XVIIe siècle gravée et polychrome avec des motifs géométriques. L’autel a été restauré et les parties disparues restituées.

La chapelle Saint-Francois-Xavier au Sud

Voûte et murs ont été restaurés pour retrouver l’état du XVIIe.

Les sondages montrent un décor blanc avec une polychromie mesurée

L’autel a été restauré et les parties disparues restituées.

Les fausses fenêtres ont été déposées et les baies serliennes ont été restituées.

La chaire

Le décor peint de la chaire date du XVIIIe siècle, il est attesté par la date inscrite sur le chapiteau du pied : 1740.A29.MAGGIO c’est-à-dire 29 mai de l’année 1740

Dans la notice de classement, l’œuvre est « attribuée à Ignazio-Saverio Raffali, alors âgé de 25 ans. L'abat-voix est l'œuvre du même artiste ».

L’ensemble a été restauré. 

Restauration du sol

Les sols en mauvais état ont été déposés, un sol ventilé sur gravier a été réalisé. Puis restauration ou restitution du sol constitué de pavés rectangulaires en terre cuite posés à bâtons rompus. Le sol d’origine était probablement en pierre.

Dans les chapelles dédiées à Saint-François-Xavier et Notre-Dame du Rosaire, restitution des dalles octogonales et cabochon en schiste ainsi que dans le chœur.

Restauration de mobilier

Bancs, clôture de chœur, divers meubles, chasublier (objet mobilier classé au titre des monuments historiques)

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